Retour

Le vélo est complètement démonté et rangé dans un sac, la remoque est pleine de tout ce que nous n’avons plus l’utilité jusqu’à Marseille. Nous quittons Ushuaia en avion, c’est malheureusement le moyen le plus économique et le moins contraignant avec les bagages pour rejoindre Puerto Madryn. De là, nous louons une voiture pour aller à Puerto Piramides le seul village de la péninsule Valdez. Comme tous les gens sur la péninsule, nous nous levons tôt le matin et passons la journée au bord des côtes à espérer le passage d’un orque. Nous ne sommes pas spécialement optimistes, ça fait plus d’une semaine que les gardes du parc n’en ont pas vu. Nous patientons un peu sans trop nous attarder. Nous sommes assez curieux de voir des guanacos, des lièvres, des tatous, des chouettes et surtout les milliers d’otaries et leurs bébés, les éléphants de mer et les manchots. Le lendemain nous retentons notre chance en partant très tôt. Nous attendons à l’endroit où nous avons peut-être la chance de voir un orque. Après une petite heure d’attente, voici que nous apercevons un aileron, et un deuxième plus petit juste à côté. Au final ils seront 4 à se promener dans la baie, les 2 adultes enseignent aux jeunes comment capturer une proie sur des plages vierges. Ils restent là, proches des otaries et des manchots, à faire croire à leurs proies qu’ils sont inoffensifs. Nous restons plus de 4 heures à les contempler jusqu’à ce qu’ils regagnent le large. Merci pour ce beau spectacle.

Nous reprenons l’avion jusqu’à Buenos Aires, où nous passons 5 jours à flâner dans les rues de la ville et découvrir les différents quartiers. Palermo et ses graffitis, ses bars et boutiques à la mode (très mondialisé). San Telmo et ses vieilles maisons, ses places où l’on joue le tango pour les touristes, ses restaurants où manger les fameuses parillas argentines. La Boca et ses maisons colorées, son célèbre club de foot et ses milliers de touristes. Nous avons la chance d’être le 8 mars (journée internationale des droits de la femme) à Buenos Aires et assister au sport national, après le foot, la manifestation. De 15 heure à 20 heure l’Avenue de Mayo est envahie de femmes et quelques hommes. Nous nous mêlons à la foule un moment mais ensuite nous allons assister au défilé depuis le balcon de notre chambre, qui donne juste sur la rue. C’est impressionnant, ça n’arrête pas, ça chante, c’est bruyant et coloré.
Nous ne pouvons quitter l’argentine sans aller voir un match de foot. Pas n’importe quel match et pas n’importe où. Nous allons assister au match entre Boca Junior (club le plus populaire du pays) contre Tigre à la Bombonera. Le stade est impressionnant, il est plein, les gradins sont très raides et quand les supporters se mettent à sauter (presque tout le match) nous sentons le stade bouger. Le foot fait vraiment partie de la culture en Argentine.

Le tandem est parti en avion avec les parents de Tessalia et nous embarquons pour 2 semaines de croisière, sur un énorme paquebot (290 mètres de long, 44 mètres de large et 12 étages). Nous avons une grande chambre (sans fenêtres), c’est vraiment le luxe comparé à notre tente. Les premiers jours nous demandons vraiment ce que nous faisons là. L’atmosphère est à l’exact opposé de tout ce que nous avons vécu des deux dernières années. Les gens sont stressés d’aller manger, ils ont peur de pas avoir assez donc forcent le passage pour avoir un bout de viande alors qu’il y a profusion de nourriture. Ils remplissent leur assiette à raz bord et laissent souvent plus de la moitié. Tout est surfait et artificiel quel contraste, les échanges que nous avions, pleins de sincérité ici tout est calculé, rien n’est gratuit.

Le bateau fait un arrêt d’une journée à Rio, nous en profitons pour aller visiter un peu la ville. Voir le Corcovado et la plage de Copacabana c’est court en à peine 10h de temps. Nous faisons aussi une halte à Salvador de Bahia, juste le temps d’aller de traverser le marché Modelo où l’on peut acheter de l’artisanat local. Nous prenons l’ascenseur Lacerda pour rejoindre la ville haute, son centre très touristique avec ses maisons colorées et ses danseurs de Capoeira. Avant de quitter l’Amérique du Sud nous nous arrêtons un après-midi à Maceio pour profiter de nous baigner, nous languir sur la plage et dépenser nos derniers reals (monnaie brésilienne) pour des noix de cocos fraiches.

Après quelques jours sur le bateau nous observons les gens et heureusement nous voyons qu’il y aussi des jeunes un peu comme nous. Nous avons repéré un jeune couple, comme nous ils ne changent pas souvent d’habits et comme nous ils ont les marques de bronzage de cyclistes. Nous les abordons et effectivement ils rentrent après six mois de voyage à vélo en Amérique du Sud. C’est un couple de franco-suisse et c’est bien agréable de rencontrer des gens avec les mêmes affinités sur ce bateau. Cinq jours de haute mère sans escale nous sentons que les passagers (et nous aussi) deviennent de plus en plus tendus. Le bateau à beau être gigantesque on se sent quand même enfermés.

A Tenerife nous pouvons à nouveau sortir et se promener un petit moment, nous sentons que l’hémisphère Nord sort de l’Hiver, pour nous il fait froid ici. Encore un petit arrêt à Malaga et ensuite Marseille où nous débarquons (enfin).

Le papa et la sœur de Tessalia nous accueillent à notre débarquement, puis nous conduisent à Arles où nous restons quelques jours. Nous retrouvons notre vélo, et réussissons même à le remonter assez facilement finalement. Après une bonne fondue et dégustation de pleins d’autres fromage nous reprenons la route.

Nous remontons le Rhône le long de la piste cyclable de la ViaRhona, avec un petit détour pour voir le pont du Gard. Les étapes nous paressent vraiment facile, c’est vrai qu’il n’y a pas de grandes difficultés : c’est un très léger faux plat et sur des routes bien asphaltées. Les paysages ne sont pas vraiment moches ni spécialement joli. C’est un peu triste de voir que tout est canalisé, nous traversons beaucoup de barrages et passons près de passablement de centrales nucléaires. Juste avant Lyon nous quittons la ViaRhona pour rejoindre le petit village de Pellussin où nous retrouvons Mylène, que nous avions souvent croisé de O’Higgins à Ushuaia. Quelle joie de se retrouver et partager nos souvenirs communs ! Juste avant d’arriver à Genève la route est un peu plus vallonnée, nous sommes presque contents de retrouver un peu de dénivelé.

Nous ne nous apercevons même pas que nous sommes entrés en Suisse, sur la route de Valleiry il n’y a ni douane ni panneau. C’est en arrivant à Chancy que nous réalisons que nous sommes en Suisse. Nous allons jusqu’à Epeisses où nous sommes reçus chez la tante de Tessalia. Le lendemain c’est l’occasion de retrouver toute sa famille. Notre choix de rentrer à vélo est justement motivé par l’idée de revoir des amis sur le chemin du retour. A Genève nous allons bruncher avec une ancienne collègue de Benoît, puis nous passons l’après-midi avec une amie de Tessalia qui a eu des jumelles pendant que nous voyagions et le soir nous dormons chez des Warmshowers. Les 50 kilomètres jusqu’à Morges nous paressent vraiment facile nous pensions arriver dans la l’après-midi et à midi nous y sommes déjà. Là aussi nous retrouvons un couple d’amis qui a eu une petite fille et qui n’était même pas enceinte quand nous sommes partis. Très courte étape de Morges à St-Sulpice (6km) tellement courte que nous allons jusqu’à Lausanne dîner avec un ami de Benoît et retournons le soir chez Alberic (celui qui est venu nous voir au Mexique et au Chili). De St-Sulpice à La Tour-de-Peilz c’est tout plat le long du lac alors nous décidons de grimper dans les hauts de Lausanne et d’aller rendre visite à l’équipe d’Inser (ceux qui mettent la carte de notre site à disposition). Nous prenons la pause (un peu prolongée) avec eux, ils font des tours avec notre vélo. Le temps est magnifique : que pouvions nous espérer de mieux comme retour au bercail.

Quand nous arrivons dans le Lavaux, le ciel est beau bleu, le lac paisible, les dents du Midi enneigée. On se demanderait presque pourquoi nous sommes partis alors que c’est si beau ici (mais non on déconne).

A La Tour-de-Peilz nous restons quelques jours chez les parents de Tessalia. L’occasion de revoir ses amis et sa famille paternelle cette fois ci. Ensuite direction Fribourg, mais impossible de passer en Gruyère sans manger une fondue. Nous sommes invités par un ami de Benoît qui fait sa propre fondue (la fondue du barbu). Un moment très sympa à manger debout avec toute sa famille debout sur la terrasse. Nous reprenons la route comme si de rien n’était. A Fribourg nous retrouvons surtout les amis de Benoît puisqu’il a grandi dans cette ville. De Fribourg nous roulons jusqu’à Châtillon pour enfin revoir la filleule de Benoît, quel plaisir de la revoir. Elle a bien grandi, elle avait 5 ans quand nous sommes partis. C’est surtout en voyant les enfants que l’on réalise le changement de puis que nous sommes partis. Nous nous arrêtons à Yverdon rendre visite à Version Originale Cycle (notre support technique tout le long du voyage) ainsi qu’aux anciens collègues de Benoît. Pour finir notre aventure (en vélo) nous devons monter 700 mètres. Nous arrivons au début de la nuit à L’Auberson chez la maman de Benoît.

Voilà nous rangeons notre vélo, retrouvons nos affaires. Quelle drôle de sensation d’avoir le choix d’habits en s’habillant le matin. Retrouver la rigueur Helvétique et surtout de devoir payer très cher juste une photocopie dans les administrations. Le fait de rentrer très gentiment nous ne réalisons pas encore très bien que c’est fini. Peut-être aussi le fait que nous sommes toujours nomades. Nous naviguons entre chez les parents de Tessalia et chez la maman de Benoît.

Dur dur de réaliser vraiment ce que nous avons réalisé, il faudra certainement beaucoup de temps pour digérer tout ça. Pour l’instant nous sommes face à des soucis bien concrets comme trouver un travail, nous inscrire dans une commune, s’assurer. Bienvenue à la maison.

Vidéo d’Argentine
Vidéo de la croisière
Vidéo du retour

Photos d’Argentine
Photos de la croisière
Photos en France
Photos en Suisse

Bolivie

Nous passons la frontière avec Dani (le Catalan) et Patricia (l'Equatorienne) sans problèmes sauf que le douanier ne nous octroie que 30 jours (si nous en voulons plus nous devons aller à l'office de migration dans une grande ville). Nous passons deux jours à Copacabana, petite ville au bord du Lac Titicaca, à cause de la pluie. Ça nous donne aussi une bonne excuse pour nous reposer et profiter d'aller nous promener un peu dans les alentours. Puis nous repartons, sans Dani et Patricia qui restent encore un peu car elle ne se sent pas très bien (mais nous nous promettons de garder contact et d'essayer de se revoir).

Les bords boliviens du Lac Titicaca sont très montagneux mais ils nous offrent, en échange de nos efforts, de magnifiques paysages. Dès le lac quitté, ça devient beaucoup plus monotone, c'est tout plat. Heureusement nous profitons d'une superbe vue sur la Cordillera Andina et ses sommets enneigés. C'est sur une route faite de terre et de cailloux que nous nous arrivons à Laja où nous avions entendu que le prêtre du village accueillait des cyclistes. On ne nous avait pas menti, c'est Mario (marioche de son vrai nom car il est polonais), le prêtre, qui nous accueille, mais malheureusement la pièce où il peut nous héberger est en travaux. Tant pis nous voulions allez à La Paz alors nous laissons nos affaires là et prenons un petit bus pour El Alto. De là, nous prenons le téléphérique pour aller directement au centre de La Paz. Benoît adore ces téléphériques, il y en a déjà cinq en fonction et bientôt encore plus et reliés entre eux. C'est génial: c'est calme et on peut admirer la ville. Nous passons deux jours à La Paz, où heureusement, en voyant le trafic nous n'y sommes pas venus à vélo. Mais c'est une ville intéressante. Nous sommes quand même contents de retrouver Mario et les travaux terminés pour nous reposer.

Nous repartons ensuite pour Oruro, trois jours de vélo le long de la grande route fraichement construite de 2x2 pistes, un bel accotement et très peu de trafic. En passant, nous nous arrêtons à Tolar où il y a la fête du village, deux grandes scènes qui se font face avec de la musique à fond, on peut profitez des deux groupes en même temps, très pratique mais pas très audible. Les gens du village, plutôt des adultes qui dansent en rond avec au milieu des caisses de bières qui se vident très vite. Heureusement qu'ils viennent en couple car il y a toujours un conjoint pour aider l'autre à rentrer (et se relever). Par contre à la vue du parking nous espérons qu'ils ne rentrent pas en voiture.

Nous voici enfin à Oruro, où nous en profitons pour faire le plein de commissions car nous nous préparons pour traverser les déserts de sel. Nous faisons aussi le plein de rayons en priant pour qu'ils ne cassent plus. La ville n'est pas des plus intéressante, mais nous en avons profité pour prolonger notre visa de 30 jours, pour être sûr (et pour permettre à Benoît d'avoir un tampon en plus dans son passeport!).

En sortant d'Oruro sur le Lac Oru Oru (très pollué) nous contemplons des milliers de flamants roses. Dur de convaincre Tess de ranger son appareil photo et de continuer. Trois jours de route jusqu'à Sabaya, une belle route asphaltée, assez plate où finalement notre seul ennemi est le vent. Nous campons au bord de la route juste assez loin des regards car il n'y a pas beaucoup de villages entre deux. Nous avons un matin la surprise d'avoir nos bouteilles d'eau gelées. Il a fait froid cette nuit-là! (Mais heureusement, nous avons une bonne tente et sacs de couchages). Nous dormons aussi une nuit près de traces de pas…d'autruches! (On ne savait pas qu'il pouvait y en avoir ici, on avait bien vu des panneaux "attention autruches traversant la route", mais sans y croire vraiment) Mais malheureusement, pas une en vue.

Nous entrons enfin dans notre premier Salar, celui de Coipasa. Au début, nous pédalons surtout sur une surface faite de mélange d'eau et de sel (de la papetche, un peu semblable à la neige fondue) pas facile d'avancer, et en plus c'est plein de nids de poule. Nous ne croisons vraiment pas grand monde par ici: en une journée nous avons dû voir 4 ou 5 véhicules, heureusement nous avons assez d'eau. Au village de Coipasa situé sur une île au milieu du Salar nous nous arrêtons pour profiter d'un peu d'ombre. Une vieille dame toute souriante vient nous offrir à chacun une glace et discute un petit moment avec nous. Elle veut nous faire à manger et nous inviter à dormir chez elle, il n'est pas assez tard et notre envie de dormir au milieu du Salar et plus forte. Une heure avant le coucher du soleil nous plantons notre tente (étonnement nous arrivons à planter les sardines) au milieu du Salar et nous avons le temps de nous faire à manger pour ensuite admirer le coucher du soleil. Quel sentiment agréable d'être là au milieu de rien! Dès la nuit tombée, nous n'apercevons aucune lumière artificielle et la voie lactée s'offre à nous, nous ne savons où donner de la tête. Un moment incroyable!

Pour rejoindre le Salar d'Uyuni nous devons passer un col à près de 4000 mètres d'altitude sur un chemin de terre de tôle ondulée, impossible d'avancer, nous nous faisons secouer comme pas possible. Nous redescendons sur le Salar d'Uyuni, tout plat, quel bonheur! Nous y dormons, entre le village de Coqueza et l'île d'Incahuasci. Par contre même si la nuit est splendide, il y a des lumières et nous constatons qu'effectivement cette partie est bien plus touristique. Sur l'île, nous nous arrêtons un moment profiter d'un peu d'ombre et de discuter avec d'autres gens. Nous rencontrons un couple d'australien, aussi à vélo mais qui font Uyuni - l'île aller-retour. Nous retrouvons aussi un couple de lausannois que nous avions croisé sur le chemin de Santa Cruz dans la cordillère blanche au Pérou. Finalement nous faisons une pause bien plus longue, mais plus agréable, que prévu. En fin de journée le vent se lève et nous avançons très péniblement à la recherche d'un endroit un peu abrité en dehors du Salar. Nous en trouvons un juste avant la nuit, au bord de la route.

Nous pensons avoir un jour facile pour rejoindre San Juan, 45 kilomètres tout plat. Parfois, nous oublions qu'il n'y a pas de jour facile, un chemin de sable a vite fait de nous le rappeler, nous devons pousser le vélo sur plusieurs kilomètres. Nous arrivons finalement à San Juan en ayant fait le double du temps qu'espéré. Nous trouvons un charmant (et pas cher) hôtel de sel. Nous en profitons pour nous reposer, enlever le sel du vélo et bien nous préparer pour les jours suivants, car il n'y a plus de magasins jusqu'au Chili, soit plus de 300 kilomètres.

Le premier jour est assez facile, tout plat sur un terrain de sable mélangé à du sel donc assez dur mais dès le début d'après-midi le vent se lève, très fort, tournoyant et rarement de dos. Ensuite les choses sérieuses commencent, la route (oubliez les routes asphaltées en Bolivie, à part les axes principaux) est assez bonne mais la pente bien raide. La vue sur les différents volcans qui forment la frontière avec le Chili est particulièrement impressionnante. Nous espérions pouvoir passer la nuit à la Laguna Cañapa mais une crevaison nous force à trouver un abri afin de faire les réparations, manger et passer la nuit. Nous passons enfin vers les lagunes (Cañapa, Hedionda, Negra et Honda). C'est impressionnant de voir ces surfaces d'eau avec de grandes parties blanches de sel (on dirait la banquise) et pleines de flamants roses qui cancanent. Il y a aussi de plus en plus de touristes et de jeeps qui nous dépassent à vive allure et nous envoient plein de poussière. Malheureusement les guide ne respectent pas beaucoup la nature, alors qu'ils devraient rester sur la piste principale, ils préfèrent rouler au milieu du désert. Les plaines n'ont plus aucune végétation mais des traces de jeeps partout. Les journées sont très éprouvantes et nous devons passablement pousser le vélo sur les routes de sable.

Les journées sont très chaudes, les nuits très froides (dont certaines avec la surprise d'avoir nos bouteilles d'eau gelées le matin: heureusement, nous avons un thermos d'eau chaude pour le petit déjeuner) et nous avons rendez-vous avec le vent tous les jours dès midi (même que chaque jour qui passe il vient un peu plus tôt), il est violent, de face et glacial.

A la laguna Colorada à l'entrée de la Reserva Nacional de Fauna Andina Eduardo Avaroa le vent est tellement violent que nous décidons de dormir au refuge. Lors d'une petite ballade nous sommes obligés de nous emballer dans nos habits pour ne pas être fouettés par le sable. Nous allons quand même jusqu'au mirador afin d'admirer cette lagune rouge pleine de flamants roses. Depuis là, la route est nettement meilleure, mais elle monte beaucoup et pour changer, nous devons pousser (on commence à être habitués). Nous dormons à plus de 4800 mètres d'altitude dans un cayon à l'abri du vent et à côté d'un champ de pics de glace. Dès le soleil couché, il fait glacial, avec le vent qui ne s'arrête pas, et c'est avec toutes nos couches (Sacs de couchages, doudoune, bonnet) que nous arrivons à ne pas avoir trop froid durant la nuit. Le matin, nous attendons les premiers rayons de soleil qui réchauffent la tente pour nous lever.

Nous passons ensuite notre plus haut col à vélo, 4926 mètres d'altitude (notre corps s'est un peu habitué, et nous avons maintenant un peu moins de peine à respirer lors d'un effort, même si nous devons toujours faire attention lorsque nous mangeons ou parlons). Nous descendons voir des geysers, puis remontons sur la route principale et redescendons vers la laguna de Chalviri. Là nous pouvons mettre notre tente près d'un restaurant et à l'abri du vent à côté de la jeep de Gabi et Marco (un couple de suisses allemands rencontrés un peu plus tôt en chemin). Au moment du souper, comme ils ont trop de viande (et qu'il est interdit d'entrer au Chili avec des produits frais) nous pouvons agrémenter notre plat de pâtes par un bon filet mignon et un verre de vin (mhmmmm c'est agréable! Et ça change des pâtes à la sauce tomates que nous mangeons depuis bientôt deux semaines). Nous profitons aussi des bains chauds, ce qui n'est pas non plus négligeable après 6 jours sans douches. Le lendemain matin nous nous levons pour assister au lever de soleil sur la lagune et retourner dans l'eau chaude avant qu'une foule de touristes ne débarque. C'est un moment magique que nous vivons, avec la vue sur les flamants roses dans la brume de l'eau chaude et du soleil levant.

Nous nous dirigeons ensuite vers les laguna blanca et laguna verde, Tessalia pédale comme jamais car il parait que la laguna est verte seulement de 11h à 15h. Nous la verrons plus turquoise que verte, mais c'est magnifique avec le volcan Licancabur en fond. A nouveau, impossible de camper vers la lagune à cause du vent, nous allons jusqu'au refuge le plus proche. Nous apprenons qu'il est interdit de camper dans le parc (chose que nous avons faite…tous ces derniers jours!) donc ils nous proposent très gentiment de mettre notre tente dans une pièce de l'hôtel. C'est bien volontiers que l'on accepte.

Dernier jour en Bolivie, petite montée jusqu'à la douane, au milieu de rien, mais avec tout plein de jeeps qui emmènent les gens de Bolivie au Chili, ou bien vont récupérer les gens qui viennent du Chili et de bus qui font l'inverse. On est bien content de se débarrasser de tous ces touristes et de ce trafic, à la fin, on commençait à en avoir assez de manger la poussière qu'ils remuent.

La Bolivie nous laisse un magnifique souvenir: autant c'était vraiment dur sur les routes caillouteuses avec notre vélo, et de vivre en presque autonomie, mais nous y avons découvert des paysages sauvages et merveilleux, et des gens très souriant et aimables (sauf une fois derrière un volant), malgré ce que l'on nous avait dit C'était vraiment très beau à découvrir.

Vidéo de la Bolivie
Photos de la Bolivie